Ponts sur La Loire -Pont de Aurec sur Loire (Département de la Haute-Loire)

22 juin 2013

Pont Aurec sur Loire - Département de La Haute-Loire

1892
Aurec-sur-Loire voit la naissance de son premier pont, un an tout juste après l’installation du téléphone et du télégraphe. C’est l’un des derniers villages de bord de Loire à se doter d’un tel ouvrage, à l’époque précieux pour tous les habitants.
Pierre Moulin, président des amis du Vieil Aurec, raconte : « La construction d’un pont était devenue indispensable pour le village, car les deux bacs étaient trop vétustes. »
Avant la fameuse année 1892, seuls les deux bacs des ports d’Aurec et de «Nurlet» assuraient la liaison entre les deux rives de la cité, avec les aléas qu’on connaît.
« Le 8 décembre 1729, lors d’une traversée traditionnelle entre les deux rives, un naufrage tragique a fait vingt-quatre victimes à l’endroit même où sont érigés les deux ponts aujourd’hui », rappelle le président des amis du Vieil Aurec.
À l’époque médiévale, Aurec était une ville viticole, et bon nombre d’habitants du bourg étaient contraints de prendre le bâteau pour aller travailler de l’autre côté de la Loire.
« Le 21 mars 1820, la commune décide de céder ces bacs au plus offrant. Les adjudicataires ont à leurs frais les bâteaux, cordes, trailles et agrès, ainsi que les abords des deux rives de la Loire », selon les archives de la mairie.
Finalement, les anciens bâteliers ont été les seuls candidats à l’achat et ont pu garder le contrôle de leur bac.

Dans son livre Ponts de Haute-Loire, Jean Chervalier revient sur le périple aurécois au sujet de l’obtention de cette fameuse construction.
Trente ans de gestation auront été nécessaires à sa construction. « C’est en 1861 que l’ingénieur Tourvieille établit projet et devis du pont suspendu sur la Loire, qui n’allait être réalisé qu’en «1890-1892 », précise l’auteur.
Le pont suspendu, une récompense pour les Aurécois qui, quatre ans avant sa finalisation, avaient adressé une pétition au conseil général. Jean Chervalier en explique les revendications : « Le bac d’Aurec est affermé […] à raison de 2 100 francs par an, c’est-à-dire que tous les bacs de la Loire et de la Haute-Loire réunis ensemble ne rapportent pas ce chiffre. » Ainsi, Aurec reste « la commune la plus déshéritée dans le département ».

1969
La fin des années soixante marque l’inauguration du nouveau pont de la ville (celui qu’empruntent voitures et piétons aujourd’hui).
C’est le premier pont construit à partir de béton précontraint à voir le jour en Haute-Loire. Une technique qui nécessite peu de matériaux pour une résistance maximale.
« Les méthodes classiques eussent nécessité un grand nombre d’arches […] La construction en béton précontraint a permis de ramener à quatre le nombre de grandes arches », peut-on lire dans les Ponts de la Haute-Loire.
Le pont de 1969 va prendre le relais de celui de 1892, laissé à l’abandon. Le vieux pont va pourtant retrouver une seconde jeunesse d’ici peu. « Avec la modernisation d’Aurec Plage, une passerelle est devenue indispensable. Actuellement, les piétons de la rive droite doivent emprunter le pont principal, ce qui est très dangereux. Le pont du XIX e siècle va donc être réaménagé pour les piétons venant du vieux bourg », explique Pierre Moulin. Plus de cent ans après, le pont de 1892 va donc renaître de ses cendres. Il faudra tout de même attendre début 2012.

Source : http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/07/25/a-aurec-sur-loire-le-vieux-pont-de-1892-va-renaitre-de-ses-cendres